A CONTRE-COURANT

COLONIALITÉ, SOCIÉTÉ, INCONSCIENT
DÉCOLONIALITÉ, ACTES DE CHANGEMENTS

Zones de Psychanalyse co-crée avec le Théâtre de la Parole l’événement A CONTRE-COURANT
qui égrainera conférences dialoguées, spectacles et ateliers participatifs  sur trois jours du 25 au 27 janvier 2023 au Théâtre de la Parole.

En tant que psy nous avons à tenir compte de notre héritage colonial.


JOUR 1 : MERCREDI 25 JANVIER AU THÉÂTRE de la PAROLE de 10h à 12h30

Psychanalyse à l’époque coloniale – Conférence dialoguée – Lecture d’extraits

Nous reviendrons sur le débat d'idées, qui a eu lieu en France au début de la décolonisation (années 1945-1955) entre Octave Mannoni (Psychologie de la décolonisation), Franz Fanon (Peau noire, masques blancs), et Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme), pour montrer à quel point les "savoirs sont situés" ....  N'oublions pas qu'une colonisation peu visible peut imprégner toute société, voire tout groupe humain. Le langage, s’il devient dominant nous colonise tous… Les écrits de Frantz Fanon ont largement inspiré les philosophes de la libération : la vérité de la situation du dominé ou du colonisé passe par une sensibilité et un savoir à la fois corporel et géo-localisé. Ce point sera développé dans la conférence de Marc Maesschalck, Oser la désobéissance aux discours dominants, le vendredi 27 à 14h.
Donatienne du Jardin et Luc Parisel, psychanalystes, Zones de Psychanalyse &
Clinic Zones, en dialogue,
Ahmed Afiz et Nina Eeklaer, artistes intervenant.e.s du Théâtre de la Parole

de 15h30-17h30 : Quels mots pour dire ? - Atelier participatif pour adultes. Il s’agira pendant 2 heures de proposer plusieurs jeux et ateliers ludiques  abordant la langue sous différents angles… notamment dans sa relation aux pouvoirs. 
Thierry Duriat est danseur et metteur en scène. Il anime des stages en art vivant depuis 20 ans.
à 19h : TRACES – Discours aux Nations Africaines de Felwine Sarr
Étienne Minoungou (mise en scène & interprétation) et Simon Winsé (musique)
Un texte écrit pour et interprété par un homme à la pensée forte, Felwine Sarr qui a appris à ne plus être en colère mais à agir. Une mise au point puissante, à faire entendre à la jeunesse africaine et à la jeunesse du monde. Un texte écrit pour et interprété par le comédien burkinabé Étienne Minoungou, formidable conteur et l’une des grandes voix de la scène artistique africaine contemporaine. [...] Cette parole poétique et métaphorique nous dit de nous dresser, de retrouver notre humanité, d’arpenter la Trace. Elle s’adresse à nous, aussi Européens qui sommes en « état d’urgence ». Le mouvement est réglé par le souffle puissant du comédien et la musique groove de Simon Winsé.            


JOUR 2 :  JEUDI 26 JANVIER AU THÉÂTRE de la PAROLE de 14h à 16h

Opéra Bastille 2019 : Du classique à la décolonialité – Conférence dialoguée

A l’automne 2019, l’Opéra Bastille a abrité un spectacle hors-norme : Les Indes Galantes, mis en scène de Clément Cogitore et chorégraphie de Bintou Dembélé. Jean-Philippe Rameau revisité par le prisme des danses contemporaines et urbaines – krump, voguing, hip-hop. Quand une chorégraphe noire décolonialise une œuvre classique.
Conférence dialoguée et débat par Ninette Succab - Glissant (Psychanalyste,
Clinic Zones).
Elle a récemment publié :
Des jeunes gens dansent au dessus d'un volcan. Une version décolonisée des Indes Galantes de Rameau ( in L'UNEBÉVUE N°38 : Penser sémiotiquement) // La chèvre africaine de Monsieur Seguin. I am not a witch de Rungano Nyoni. Ninette Succab-Glissant (in L’UNEBEVUE N°37 : L’habitude du signifiant).

de 10h-12h30 : Nommer le monde autrement – Atelier participatif pour adultes, en résonance avec le spectacle Traces de la veille animé par Étienne Minoungou (Acteur – Metteur en scène)
à 19h : Aux confins du monde, Spectacle de et avec Avec Christine Horman, Evelyne Devuyst (traduction en langage de signe) et Marie Thys. Un récit où celles et ceux qui ne ressemblent pas à leur roi sont hors la loi. Un récit où les rois qui façonnent le monde à leur image vieillissent et finissent par ne plus se ressembler. Un récit où au rythme des corps, on rêve d’un ailleurs à portée de main, là où vivent celles et ceux libres d’être ce qu’ils sont. 

JOUR 3 : VENDREDI 26 JANVIER AU THÉÂTRE de la PAROLE de 14h à 16h

Oser la désobéissance aux discours dominants - Conférence débat

Nous serons introduits  aux travaux du réseau Modernité/Colonialité-Décolonialité (MC/D), cofondé notamment par Walter Mignolo, Enrique Dussel, Ramón Grosfoguel et Anibal Quijano, le créateur du concept de Décolonialité. De son côté, Mignolo a théorisé « la différence coloniale ». Ce concept montre comment la colonisation a non seulement attribué aux habitants des territoires colonisés une condition d’infériorité par rapport aux colons, mais aussi comment elle a en outre produit des institutions juridiques et éducatives qui ont enfermé ces sociétés dans une représentation subalterne de soi, toujours active jusque dans l’ordre postcolonial.  Nos sociétés occidentales, dites démocraties « modernes », sont aujourd’hui caractérisées par un néolibéralisme promu par les médias.  Le discours dominant y parvient à occulter le côté le plus obscur de la modernité : à savoir la reproduction permanente de la colonialité qui  permet un enrichissement sans précédent de l’occident. Une désobéissance au discours dominant peut s’avérer nécessaire, Mignolo l’appelle la désobéissance épistémique.

Marc Maesschalck, philosophe UCL, co-traducteur de La désobéissance systémique de Walter D. Mignolo,
Luc Parisel, psychanalyste, Zones de Psychanalyse &
Clinic Zones,
Magali Mineur co-directrice du Théâtre de la parole.

de 18h30 à 21h Projection du film Les prières de Delphine, de Rosine Mbakam
Delphine, comme d’autres, fait partie de cette génération de jeunes africaines broyées par nos sociétés patriarcales et livrées à cette colonisation sexuelle occidentale comme seul moyen de survie. Par son courage et sa force, Delphine met à nu ces schémas de domination qui continue à enfermer la femme africaine.
Le film a obtenu le GRAND PRIX du FESTIVAL INDIE LISBOA 2021, le Prix JEUNE PUBLIC  au Festival du Réel 2021 (festival international du film documentaire).
Après la projection, débat en présence de la réalisatrice Rosine Mbakam. Elle a reçu le Prix True Vision en l’honneur de ses réalisations et de sa contribution au domaine du cinéma de non-fiction au FESTIVAL DU FILM TRUE/FALSE 202

de 10h à 13h : Assignation à résidence, atelier participatif pour adultes en résonance avec le spectacle de la veille Aux confins du monde. Christine Horman (actrice, réalisatrice)